L’analyseur de digestion Cargill est un nouvel outil à disposition des Experts Neolait. Il permet d’analyser de manière qualitative la digestion des troupeaux dans le temps.
Quel éleveur n’a pas interroger une bouse en l’étalant avec le pied ? Mais ce geste ne suffit pas. Les particules de grains et de fibres sont difficiles à voir et un grain entier à l’œil nu témoigne souvent de beaucoup plus en réalité. Tamiser régulièrement les bouses avec l’analyseur de digestion Cargill donne une vision claire sur la vitesse de transit, la fibrosité de la ration, l’homogénéité d’ingestion entre les vaches, l’éclatement des grains, l’équilibre énergie/protéine.
En suivi d’élevage, l’analyse régulière et précise des bouses est utile pour optimiser la digestion des vaches. Elle trouve également sa raison d’être lors des changements de rations pour contrôler les nouveaux équilibres et la bonne transition alimentaire et quand on constate un dysfonctionnement tel qu’un manque d’efficacité alimentaire, une acidose potentielle, des bulles dans les bouses, etc.
L’analyseur de digestion Cargill contient trois tamis superposés. Une dizaine de bouses représentatives du lot ou du troupeau, sont collectées et lavées à l’eau au-dessus des grilles. L’interprétation du contenu est exclusivement qualitative.
• Des fibres présentes dans le tamis du haut ou du milieu indiquent une difficulté de la flore cellulolytique à les dégrader. Plusieurs causes en sont à l’origine : fibres trop dures ou trop longues, transit trop rapide (la flore ruminale n’a pas le temps d’attaquer les fibres), déséquilibre protéine/énergie ou manque d’azote rapide, manque d’amidon flash et de sucres, présence de mycotoxines, excès de matière grasse libre, transition alimentaire trop brusque ou encore acidose.
• Des grains ou fragments de grains dans les tamis du haut et du milieu révèlent souvent un manque de broyage ou d’éclatement des grains, un excès d’amidon intestinal, un transit trop rapide, une éventuelle acidose ruminale, du tri dans ration ou encore un manque d’azote ruminal. Le nombre de grains retrouvés dans les bouses tamisées est souvent beaucoup plus élevé que ce qu’on observe à l’oeil nu avant le tamisage.
• La mucine dans les tamis indique de la reprise de fermentations dans l’intestin. C’est une substance qui protège l’intérieur de l’intestin. Sa présence dans les grilles est souvent couplée à des bulles dans les bouses. Contrairement aux fermentations ruminales, les fermentations intestinales sont impossibles à contrôler. Elles peuvent entraîner des dommages à la paroi intestinale et de l’acidose intestinale. Les vaches qui sollicitent alors leur immunité peuvent être fragilisées. Ces fermentations engendrent d’importantes pertes de nutriments dans les effluents. Plusieurs causes sont identifiées : acidose, transit trop rapide, manque d’éclatement des grains, excès d’amidon intestinal (fréquent lors de l’ouverture précoce du silo de maïs ensilage).
Une fois les bouses tamisées, l’expert se base sur la grille d’interprétation ci-dessous pour analyser la qualité de la digestion et repérer les causes possible de dysfonctionnement. Il a alors des éléments fiables pour indiquer les actions applicables immédiatement : rationnement, technique de mélangeuse, additifs, etc.
Exemple d’analyses de bouses :
Le tamis du haut (à gauche) contient une forte proportion de grains de maïs non éclatés et de fibres non digérées, signe de manque d’activité dans le rumen. Dans le tamis du milieu, on observe des fibres et des fragments de grains d’orge traduisant un éclatement insuffisant. Le tamis du bas (à droite) sert de référence. Plus il est plein en comparaison aux deux autres, meilleure est la digestion. Ici, elle est insuffisante.
La matière grasse : une source d'énergie dans les rations pour vaches laitières hautes productrices
14.05.2024
Nous soutenons et défendons l’élevage français
31.01.2024
Les boiteries : les identifier pour limiter les pertes économiques
15.12.2023